Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/388

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il convient à d’équitables et discernants justiciers.

On s’attendrit le plus facilement du monde sur la pauvre femme que personne n’accuse d’avoir été une affreuse mère et l’opinion ne vilipende que le seul amant, dont les procédés fangeux déconsidèrent la chevalerie traditionnelle de nos ruffians.

Il serait oiseux et probablement excessif de refaire, en s’accompagnant de lamentations bibliques, le méritoire plaidoyer de Me  Masson. Le ci-devant édile de Toulon, d’ailleurs, ne m’enflamme pas. Mais il me semble que le rôle de bouc émissaire pour les surabondantes iniquités du Bourgeois est une punition bien excessive, décernée à un bambocheur très-rudimentaire en somme, qui a eu la maladresse de se laisser prendre.

Une centenaire pratique des hommes n’est pas nécessaire pour savoir que le zéro qui a nom Fouroux marque rigoureusement l’étiage de la moralité contemporaine. Sans trembler pour l’avenir de son âme, le premier pèlerin venu peut affirmer avec une énergie de tous les diables, que les neuf dixièmes, au moins, de nos citoyens altiers sont exactement au niveau d’âme de ce réprouvé.

On ne remarque pas, en effet, que l’adultère soit un événement des plus rares et on ne re-