Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/40

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de trigonométrie dans la critique et jusque dans la simple vision des réalités les plus extérieures.

Cette façon d’être me fit écrire un assez joli nombre d’ingénuités et quelques bévues incontestables dont ma réputation souffre encore. J’aboyai contre des œuvres qu’il eût été profitable d’ignorer et j’eus des attaques d’admiration devant quelques autres qui auraient dû me faire vomir.

Je méconnus un lot d’écrivains dont la puanteur m’empêchait de sentir les bonnes intentions, et je me pelai les deux mains à applaudir d’insignifiants galoubets qui me détournèrent quelque temps, du gémissement des cataractes et du colloque des abîmes…

Sans doute, je ne fus pas toujours aussi bête, étant assez bien servi par d’heureux instincts. J’osai dire quelques vérités que personne, assurément, n’eût hasardées dans le compérage ou la franc-maçonnerie des lettres, et peut-être un jour, s’apercevra-t-on qu’il fallait un peu de vertu pour endurer la noire misère et s’exposer seul à tous les coups, dans le niais espoir d’attacher le grelot de l’indignation. Néanmoins les balourdises furent pesantes et je le confesse aujourd’hui avec grande humilité.

Si, du moins, j’avais su me borner à la publicité de ce canard à moitié sauvage que la canardière du public flottant n’atteignait qu’à peine ! Mais je voulus charpenter un livre de