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BELLUAIRES ET PORCHERS


Trop de porchers, hélas ! et pas assez de belluaires.


I

LE CABANON DE PROMÉTHÉE


À GEORGES ROUAULT

Les imaginations mélancoliques ont toujours adoré les ruines. Les employés de la Tristesse et les Comptables de la Douleur ont à peine, quelquefois, d’autres domiciles pour se repaître, pour se propager et pour s’assoupir.

C’est là, surtout, qu’en des songes de suie ou de lumière, leur viennent les péremptoires suggestions d’un Infini persistant, quoique mal famé, dans l’auberge de l’existence où l’on s’accoutume, de plus en plus, à bafouer les éternités.

Il est certain que les très-vieilles pierres, anciennement remuées et taillées par l’homme, dégagent d’immortels effluves de toutes les âmes disparues qu’elles abritèrent autrefois et qui les