Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/84

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cynique et plus absolue. Je me trompais. Alphonse Daudet a trouvé le moyen d’extraire de cet invraisemblable bouquin une pièce à tableaux dont la vilenie et la stupidité sont à faire mugir les constellations.

Avec tout le respect dont je suis capable, j’ai mentionné, l’autre jour, l’excessive humiliation d’un artiste s’envasant dans les immondices de cette voirie qu’on est convenu d’appeler théâtre. Pourtant, cette erreur lamentable n’était pas dénuée d’excuses. Il y avait le rêve insensé de demeurer quand même, d’être plus que jamais un artiste au ras de ces Maremmes dont l’exhalation peut empoisonner les aigles jusqu’au fond du ciel. Quelques mots d’écrivain, quelques situations, purent être recueillis à l’état d’épaves, sur la rive désolée, par quelques sauveteurs intrépides.

Dans le cas d’Alphonse Daudet, je crois, Dieu me pardonne, que c’est le contraire. Le cloaque paraît aggravé.

Certes, on n’est pas exposé au vertige quand on s’assied sur les œuvres de ce romancier, mais enfin, il a donné, quelquefois, l’illusion d’avoir écrit quelque chose, et cela seul le perchait infiniment au-dessus des théâtriers et des saltimbanques les plus enviés.

Eh bien ! il a déchiré les entrailles de notre