Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/86

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ravissant ! Je me mettrai tout nu pour te satisfaire et tu passeras sur moi les plus monstrueuses fantaisies de ta crapule adorée. Je veux faire de mon visage un tapis pour tes pieds divins ! Si tu me paies, mon ange très-beau, qu’importe où ils aient marché ! Tu les nettoieras, tu les décrotteras avec soin sur mes narines qui n’auront jamais respiré de plus délicieux parfums et j’enroulerai, si tu veux, mon abondante chevelure autour de tes abatis charmants, pour les essuyer ! Tu auras ainsi l’illusion de tenir sous toi, tout à fait au-dessous de toi, et de déshonorer pour l’éternité, la littérature, le grand Art, l’Idéal humain dont je suis vraiment trop heureux, pour quelques sous, de t’abandonner en ma personne, l’un des coryphées !

Un jour, un pauvre homme, un indigent très-notoire fut trouvé mort dans son galetas. Le légal décès du marmiteux ayant été constaté, survint un individu sagace que son opulence connue remplissait du droit de promulguer une opinion personnelle. En conséquence, il proféra que le dolent pauvre enfin décédé, lui ayant toujours inspiré une de ces intuitives défiances qui paralysent l’essor de la charité la moins ordonnée, il avait les plus légitimes raisons de supposer son cadavre étendu sur une paillasse gonflée de richesses, comme on l’a remarqué, d’ail-