Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/99

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était l’authentique héritier des Anges et l’adorable parangon des Dieux.

Le nez, avouons-le, est quelconque. C’est le nez sans rareté, d’un méridional de Nîmes ou de Montauban qui, par hasard, ne serait pas appelé à dompter le monde ; le nez, enfin, d’une figure sur chacun des côtés de laquelle des générations se seraient assises et qui aurait ainsi obtenu sa trajectoire sous la jumelle et concomitante poussée des derrières.

Je ne sais si c’est une impression toute personnelle, mais la bouche m’a paru correspondre aux yeux par une certaine architecture du maxillaire supérieur, conjecturable sous la moustache, qui lui donne l’air habituel d’avoir envie de brouter, d’avoir la nostalgie d’on ne sait quel broutement atavique.

Quant au teint général de cette insolite face d’initié, j’ai déjà fait allusion aux étameurs errants dont l’ensemble de sa personne évoque despotiquement le souvenir. Peinture, crasse ou pigment, c’est Dieu qui le sait, Dieu seul ! Mais tous les oxydes de chaudron et toutes les poussières paraissent avoir caressé avec amour le visage du jeune hiérarque descendu par amour pour nous des plateaux lumineux du vieil Éden.

Ah ! j’allais oublier l’oreille, et je vous assure qu’elle vaut pourtant d’être étudiée. C’est la roue d’Ézéchiel, quadruple, vaste et profonde, quoique dénuée de flamboiement. Je ne puis, il est vrai, me vanter de m’en être beaucoup approché,