Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/150

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porelle c’est pour imiter le Sauveur flagellé que les saints ont pris de sanglantes disciplines… Oh ! ça ne va pas fort, non plus, le commerce des disciplines ! Si nous vendons quelques méchants cordons de saint François, c’est tout le bout du monde. Pour ce qui est du crin, il n’en faut plus, je comprends ça. Il nous restait quelques vieux cilices que nous disions avoir appartenu au curé d’Ars, comme cela se fait couramment dans notre partie. Nous avons eu tant de peine à nous en défaire que nous avons renoncé à en avoir d’autres…

Je le reconnais, ô Jésus, c’est votre mort, qui a détruit en moi le péché. C’est votre résurrection qui m’a délivrée du tombeau des vices où j’ai dormi si longtemps dans le sommeil de la mort… En effet, notre maison va prendre de l’extension, malgré tout. Le fabricant de suppositoires ne fait plus rien. Ce sera bien le diable s’il ne nous cède pas son bail à moitié prix. D’ailleurs, c’est un Dreyfusard et nous l’aidons tant que nous pouvons à faire faillite. Ce sera pain bénit. Quant à sa fille, qui s’en va de la poitrine, vous faites bien de la prendre. Nous avons essayé de lui faire du bien et nous en avons été drôlement récompensés. Le père ne nous a-t-il pas reproché de la tuer, en la laissant debout toute la journée dans la boutique, comme si nous étions responsables des maladies du prochain. Chacun pour soi et le Bon Dieu pour tous. Quand elle n’a