Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lues — comme un infirmier perfide glisse des canules dans les derrières — de petits articulets émollients où personne, bien entendu, n’était offensé. Chroniques médicales incolores, fluides et neutres, assez comparables à des lavements inefficaces qu’on utiliserait pour le pot-au-feu. C’était embêtant et tiède, mais non sans effet sur le jabot de quelques illustres, heureux tout de même de la gratuité du laudanum.

À force de platitudes et de saletés, l’indécourageable Maurice est arrivé à se faire prendre pour une quasi-autorité, pour un observateur sagace, pour la plus fine d’entre les punaises de l’information spéciale et à s’introduire ainsi dans les fentes sociales, dans les lézardes ou les fissures de la vieille boutique du Monde. Il a même trouvé, m’a-t-on dit, une clientèle, et sa femme, dont la pâte lourde a eu le temps de lever dans le pétrin de leur misère, jouit enfin d’un salon… !

Mais, je le répète, au moment qui nous occupe toutes ces grandeurs étaient à venir. Le docteur Maurice, non encore émancipé des expédients quotidiens de la domesticité la plus basse, utilisait sa compagne pour le placement de sa copie. Il comptait sur cette Lucine pour l’accouchement des bienveillances obstruées et la délivrance heureuse des bonnes volontés à gestation lente.

Qu’on n’aille pas croire, cependant, que j’insinue des turpitudes. La sage-femme ne récompen-