Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/292

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conversion religieuse ? Je parle, cela va sans dire, d’une conversion arrivée sur le tard. Je suppose un pauvre bonhomme lassé, jusqu’à l’inappétence absolue et jusqu’au bondissement du cœur, des âneries et des pourritures de l’impiété et s’avisant enfin des sacrements, fût-ce à la dernière minute de la onzième heure.

Il est aussitôt décrété de gâtisme dans les conciles provinciaux ou œcuméniques de la Nouveauté, et devient, pour les demoiselles, une sorte de vieux bouc en retrait d’emploi.

Mais pourquoi ermite, c’est-à-dire anachorète ? Pourquoi pas plutôt la vie cénobitique, la vie en commun ? Puisqu’on veut absolument que ce pauvre diable soit le Diable, qu’on lui permette au moins d’être légion, si cela lui plaît. Nous aurions ainsi quelques monastères, quelques chartreuses de vieux démons où les rosses de l’Administration, du Commerce ou de la Propriété immobilière pourraient, en conscience, venir se faire abattre et que les puissants des Loges ne songeraient pas à persécuter.


CLXXXIII

Que faisiez-vous en 1870 ?


Cette interrogation, si fréquente aujourd’hui