Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/116

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ciles autant qu’infâmes, qui saliraient probablement leurs culottes étoilées… en t’écoutant.

Mais tu es un pauvre dans les ténèbres… tu ne sais pas.

Dreyfus donc sera condamné, j’ose le prédire, et la Justice divine n’aura pas reçu l’atteinte la plus légère. Il sera puni d’un crime inconnu — d’un crime de riche — sous la présomption d’un crime connu, dont il paraît y être absolument innocent et irresponsable. Et ce sera très bien. Si Dieu n’était pas infaillible, qui le serait ?

Pour ce qui est des suites, je veux croire que mes vœux s’accompliront et qu’enfin naîtra le définitif chambardement que j’ai si souvent annoncé.


8. — Encore un Danois qui me parle de l’Affaire ! Occasion de remarquer, pour la centième fois, l’intérêt immense de tous les étrangers, pour la cause de Dreyfus, et le mépris universel, absolu qu’inspire notre État-Major.

Je l’écrivais, avant-hier, il est trop démontré à l’observateur le moins profond que