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III


Les usiniers ou les entrepositaires de comestibles admettront difficilement, je le sais bien, qu’un romancier qui gagne deux ou trois cent mille francs par an, avec un seul tome, puisse être un crétin.

Dieu me préserve de la tentation de faire comprendre quoi que ce soit à ces hommes utiles ; mais je suis prêt à livrer mon cœur à la personne qui me révélerait un mot plus juste, une épithète plus vraie, un qualificatif plus certain, un emplâtre plus avantageux pour blinder la face d’un scribe déjà plastronné de gloire, qui n’a pu rencontrer une pauvre idée pendant trente ans, une gue-