Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/34

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la superstition, s’est résignée à donner aux fidèles ce culte idolâtre dont elle les sentait avides ». Voyez-vous le cafard ?

Et il parle de la Foi, « belle fleur d’ignorance et de naïveté… » de « ces âmes de petits enfants qui se donnent tout entières à la moindre caresse de la légende ». Quel style, messeigneurs !

Ce ton patelin et grippeminaud qui rappelle tant le sympathique Matthieu et autres sucreries de feu Renan, est une nouveauté chez M. Zola qui fut, naguère, une si belle brute. Évidemment, il prépare son discours de réception à l’Académie française.

Il est l’Impartialité même, il sait tout, il comprend tout et il se fait tout à tous. Un cœur d’or ! « Ne désespérons personne, tolérons Lourdes… Cependant, croyez-moi, il est lâche et dangereux de laisser vivre la superstition. Dès lors, ne vaudrait-il pas mieux avoir tout de suite l’audace d’opérer l’humanité brutalement, en fermant les Grottes miraculeuses où elle va sangloter et de lui rendre ainsi le courage de vivre la vie réelle même dans les larmes ? »