Page:Bloy - La Résurrection de Villiers de l’Isle-Adam, Blaizot, 1906.djvu/22

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Cette histoire qui est juste au centre de l’Histoire universelle et qu’on apprend si mal dans les écoles, était, en lui, tout à fait vivante et contemporaine. Elle le brûlait, le dévorait comme une flamme furieuse dont il eût été l’aliment dernier.

Dans la flagrance des tortures, ses moindres gestes récupéraient aussitôt les gestes anciens de la Lignée tout entière qui mourait debout dans les ventricules de son cœur.

Très peu le comprirent et ceux-là que pouvaient-ils pour un si grandiose malheureux ? Dieu lui-même, le Dieu Moloch ne voulant plus d’aristocratie, l’holocauste s’imposait.

Le génie littéraire lui avait été donné par surcroit, mais ce fut la broutille de son supplice…

Qu’ils avaient été beaux les commencements ! On avait vingt ans, on éblouissait les hommes et les femmes, toutes les fanfares éclataient sur tous les seuils, on appor-