Page:Bloy - La Résurrection de Villiers de l’Isle-Adam, Blaizot, 1906.djvu/25

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ce cercueil, debout comme un homme, s’efforçant de résister à la Gloire !

Qu’on essaie de se représenter l’effarement, l’affolement de la multitude à l’aspect de cette troisième figure dressée sur une place publique, comme un échafaud ou un trône, comme ce trône de Grèce auquel le pauvre Villiers se crut des droits :

Un trône pour celui qui rêve,
Un trône est bien sombre aujourd’hui…
Il est formé de quatre planches
Absolument comme un cercueil !

Le Bourgeois, le « Tueur de cygnes », ainsi que le nommait notre poète, n’aime pas qu’on lui rappelle le cimetière. Il n’est pas lyrique, lui, il ne rêve pas, il ne croit pas qu’on se réveille dans les sépulcres. Sa chair immonde qui rend fétide le cœur des fleurs et qui fait crever les vers, il ne l’imagine pas revivifiée. Alors cette fin dernière exaspère ce réprouvé et tout ce qui le contraint d’y penser lui remplit la gueule de malédiction et d’écume,