Page:Bloy - Le Désespéré.djvu/385

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de ses excréments et terrifier les femmes de ses insolents pétards. Mais la foi est partie avec l’espérance de ne pas crever de faim sous une république dont l’affamante ignominie décourage jusqu’aux souteneurs austères qui lui ont livré le plus bel empire du monde !



« Ce mensonge de fête idiote, ce puant remous de honte nationale dans le sillage de la banqueroute, me fit venir, une fois de plus, la pensée peu folâtre que cette misérable nation française est bien décidément vaincue de toutes les manières imaginables, puisqu’elle est vaincue, même comme cela, dans l’opprobre de ses infertiles réjouissances.

« Cette vomie de Dieu n’a même plus la force de s’amuser ignoblement. De toutes ses anciennes supériorités qui faisaient d’elle la régulatrice des peuples, une seule, en vérité, lui est demeurée, mais tellement méconnue d’elle-même, tellement méprisée, décriée, déshonorée, jetée à l’égout, qu’il se trouve que c’est précisément comme une autre façon d’être vaincue qu’elle a inventée, ayant trouvé le moyen de faire tourner à son irréparable déconfiture l’unique richesse qui pouvait encore payer sa rançon !

« La France est vaincue militairement et politiquement, en Orient comme en Occident ; elle est vaincue dans ses finances, dans son industrie et dans son commerce ; vaincue encore scientifiquement par un tas d’étrangers, dont elle ne sait pas même utiliser les découvertes ; elle est vaincue partout et tou-