Page:Bloy - Le Désespéré.djvu/396

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comprendre le sot amour-propre qui l’empêche encore, à son âge, de se mettre franchement à quatre pattes sur le macadam !



« Quant au visage, ou, du moins, ce qui en tient lieu, je ne sais quelles épithètes pourraient en exprimer la paradoxale, la ravageante dégoûtation !

« J’ai dit un peu inconsidérément que Maubec faisait repoussoir à Wolff et le rendait par là, presque beau.

« Je n’avais, alors, que le punais Maubec devant les yeux, et je ne démêlais pas très bien mes sensations.

« En réalité, ce vomitif gredin est surtout lépreux. Il porte sur sa figure, — où tant de claques retentirent ! — la purulence infinie d’une âme récoltée pour lui dans l’égout, et il tient beaucoup plus de la charogne que du monstre.

« Wolff est le monstre pur, le monstre essentiel, et il n’a besoin d’aucune sanie pour inspirer l’horreur. Il lui pousserait des champignons bleus sur le visage que cela ne le rendrait pas plus épouvantable. Peut-être même qu’il y gagnerait !…

« L’aspect général rappelle immédiatement, mais d’une manière invincible, le fameux homme à la tête de veau, qu’on exhiba l’an passé, et dont l’affreuse image a souillé si longtemps nos murs.

« Je connais un poète qui avait entendu : l’homme à la tête de Wolff et qui n’en voulut jamais démor-