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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/144

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LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

sa Mission grandissait alors silencieusement en lui. Quelque temps après son mariage, il eut occasion de reprendre la mer et de faire quelques voyages aux tles les plus avancées dans l’Atlantique et put ainsi étendre le domaine de son expérience ot l’échelle de ses comparaisons. Dès l’année 1474, sa détermination d’aller à la découverte des terres qu’il pressentait exister dans l’Ouest était arrêtée. En 1476, ayant atteint sa quarantième année, il résolut de tenter la réalisation de son plan. Pour cela, ses yeux se tournèrent naturellement vers sa patrie. Les témoignages les plus-positifs prouvent qu’il s’adressa d’abord au Sénat de Gûnes. Mais les raisons cosmographiques sur lesquelles ils’appuyait, ne pouvaient être bien appréciées des nobles membres de cette compagnie. Les progrès que faisaient chaque jour les Portugais dans la géographie ne les avaient pas encore atteints.

Refusé par Gênes, Christophe Colomb passa, dit-on, à Venise où il ne fut pas plus heureux. Il s’adressa alors à Joam II, roi de Portugal. Ce prince, qu’on surnommait le Parfait, à cause de sa grande pénétration, discerna bientôt dans la personne de Colomb et dans ses propositions quelque chose d’immense et de supérieur. Mais les conditions posées par ce dernier lui paraissant inacceptables, il ne se détermina pas sur-le-champ. Une commission scientifique — hélas ! il en existait déjà, — fut chargée de l’examen de son plan ot, naturellement, conclut au rejet de cette nouveauté, toutefois sans pouvoir convaincre le Roi que l’énormité des prétentions de l’Inventeur empêchait, seule, de tenter l’entreprise. Après d’assez longs délais, un des conseillers lui suggéra le moyen de concilier son désir