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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/167

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LE SERVITEUR DE DIEU

raît de la plus inspirée et de la plus transcendante éloquence. C’est l’éloquence des mots, du mouvement et de la penséc ; tout à la fois. « À toute heure du jour et de la nuit, nous dit-il, l’immolation de la céleste Victime se renouvelle dans les deux hémisphères. Quand le chant Vespéral des complies annonce la chute du jour dans notre Europe, celui des Matines déjà précède l’aurore en d’autres régions ; et, tandis que la nuit ensevelit sous ses ombres notre hémisphère, l’auguste Sacrifice est célébré sur les Andes et parmi les îles du Pacifique. Le soleil éclaire incessamment les cérémonies de l’Église de Jésus-Christ. La parole des prophètes, les accents du psalmiste, les récits de l’Évangile se joignent, se succèdent, suivant les règles de la liturgie romaine ; et, du vieux monde au nouveau, la gloire du Verbe comme sa miséricorde sont annoncées à l’homme. La puissance de l’Unité Catholique resplendit dans la permanence de cet hommage rendu au Seigneur ; car, seule sur le globe, l’Église romaine offre cette perpétuité d’aspirations vers le ciel. Le Saint Sacrifice se continue sans interruption, comme la vie organique, la respiration des plantes, la rotation de la terre sur son axe ou la translation du soleil lui-même dans l’immensité de l’espace[1]. »

  1. Histoire de Christophe Colomb par le Comte Roselly de Lorgues, Liv. IV, ch. x. p. 447.