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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/19

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PRÉFACE

L’auteur de la préface que voici fut un des premiers qui parlèrent du beau livre d’histoire — cause et occasion de cet autre livre qu’on publie aujourd’hui[1].

C’était en 1856. Un homme, en ce temps-là, s’aperçut, un jour, de la monstruosité sous laquelle le monde vivait en paix et allait son train. C’est que Christophe Colomb, — l’un des hommes les plus grands qui aient jamais existé, s’il n’est pas même le plus grand, — n’avait littéralement pas d’histoire. Transporté de honte pour le compte du genre humain, cet homme qui était un écrivain du talent le plus élevé, résolut d’arracher, dans la mesure de ses forces, Christophe Colomb à la destinée de silence et d’ingratitude qui pesait depuis près de quatre siècles sur sa mémoire, et qui avait mis la

  1. Voir Les Œuvres et les Hommes, 2e vol. Les Historiens.