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A
Ligne de Démarcation
(Voir pages 47 et 163.)

« De sa cellule du Monastère de la Rabida, au retour de son premier voyage, Christophe Colomb, écrivant aux Rois Catholiques, indiqua comment, pour éviter des conflits ultérieurs, devait s’opérer la répartition des terres à découvrir entre les deux puissances maritimes qui tentalent, à cette époque, des recherches dans l’Océan.

« À cet effet, Colomb imagine de faire attribuer par le Souverain Pontife, pour les découvertes des Castillans dans l’Ouest, un espace égal à celui qu’auraient les Portugais dans l’Est. Et, afin de déterminer les frontières des deux royaumes sur les plaines illimitées de l’Océan, il propose un moyen d’une simplicité divine.

« Aussi plein d’assurance que s’il tenait étendu sous sas yeux l’espace entier du Globe, dont plus des deux tiers étaient encore ignorés, il fait avec une sublime auduce ou plutôt un calme angélique la section de l’Équateur que nul n’avait franchi ; trace à travers l’immensité une démarcation gigantesque ; tire d’un pôle à l’autre une ligne idéale, qui partaera la Terre, en passant à une moyenne distance de cent lieues, prise entre les îles du Cap Vert et celle des Açores. Pour opérer cette étonnante séparation géographique, il