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Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/104

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« Descendat nunc de cruce… Qu’il descende maintenant de sa croix et nous croirons en lui. Destructeur du temple de Dieu, sauve-toi toi-même. » Il n’y avait pas à sortir de cet ultimat. Rien ne finissait parce que rien ne pouvait finir et que les choses finissantes renaissaient aussitôt partout.

On saignait avec Jésus, on était criblé de ses plaies, on agonisait de sa soif, on était souffleté à tour de bras en même temps que sa Majesté sacrée, par toute la racaille de Jérusalem, et les enfants même qui n’étaient pas nés tressaillaient d’horreur dans le ventre de leurs mères, quand on entendait le Marteau du Vendredi Saint.

Les laboureurs sanglotants allumaient alors de pauvres flambeaux dans les sillons de la terre, pour que cette nourrice des malheureux ne fût pas infécondée par l’inondation des ténèbres qui s’épandaient du haut du Calvaire, ainsi qu’un interminable panache noir, au moment du Dernier Soupir.

C’était, en ce jour, le grand Interdit de la compassion et du tremblement. Les oiseaux migrateurs et les fauves habitants des bois