Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/174

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de ta sœur, dit à la plus jeune le Seigneur Dieu, je mettrai son calice en ta main.

« Tu boiras le calice de ta sœur, le large et profond calice ; tu seras en dérision et en colossale subsannation.

« Tu seras comblée d’ivresse et de douleur par ce calice de deuil et de tristesse, le calice de ta sœur aînée, gardienne sans fidélité qui s’est polluée dans les immondices des nations.

« Tu le boiras et le videras jusqu’à la lie, et tu en dévoreras les tessons, et tu te déchireras les mamelles…

« Et vous serez l’une et l’autre livrées au tumulte et à la rapine, lapidées par tous les peuples et passées au fil de leurs glaives[1]. »


Il se sera donc retiré de vous à la distance d’un jet de pierre[2], ce Rédempteur impuissant à vous réveiller, et vos âmes seront désertes de lui, comme les tabernacles de ses autels au jour mortifié du Vendredi lamentable.

  1. Ézéchiel, XXIII, 31-47.
  2. Luc, XXII, 41.