Page:Bloy - Le Sang du pauvre, Stock, 1932.djvu/97

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est inutile qu’ils voient l’autel. Les paroissiens à surface le voient pour eux. Cela suffit. Voudrait-on que des ouvriers ou des mendiants en cheveux s’agenouillassent à la place des pénitentes du curé, sur la peluche ou le satin de leur prie-Dieu, pendant que ces dames seraient reléguées au bas de la nef, dans le voisinage du trottoir ?! Il y a heureusement quelques-unes de nos églises paroissiales, et non des moins pieuses, où les gens mal vêtus ne sont admis à la communion qu’à des messes furtives et sans importance, chuchotées par des prêtres surnuméraires, à de tout petits autels peu éclairés.

D’ailleurs, il y a, ne l’oublions pas, les grands enterrements où la fripouille ne peut être admise. Quand l’Apôtre dit que le mariage est un « grand sacrement », il faut l’entendre des riches mariages. Autrement cette parole n’aurait pas de sens. Il n’y a de grand que ce qui rapporte. Le mariage de la Sainte Vierge et de Saint Joseph a dû être un tout petit mariage. Le mieux qu’on puisse faire, c’est de n’en rien dire. Sem et Japhet furent loués pour