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les dernières colonnes de l’église

comme une ressource littéraire. Il ne dit pas ce qu’il a quitté, mais assurément ce n’est pas lui-même. Il avoue, d’ailleurs, très-candidement, que l’oblature n’a rien de farouche, surtout pour celui qui ne hait pas la fine cuisine et qui a des finances lui assurant du loisir dans les environs d’un cloître.

Lorsqu’il était employé au ministère de l’Intérieur, combien de fois l’ai-je entendu jalouser le sort des bourgeois peu favorisés, mais qui ont tout de même leur existence assurée dans un humble coin, sans la servitude quotidienne et parfois intolérable d’un bureau ! Il ne se consolait pas d’être forcé d’écrire ses livres de bric et de broc sur un coin de table, en se cachant de ses chefs, et semblait croire qu’un chef-d’œuvre lui serait facile s’il arrivait à l’indépendance. Il l’a maintenant, cette indépendance, et depuis longtemps déjà. Elle lui a été donnée d’une large et munificente main, seulement le chef-d’œuvre ne sort pas.

Converti au plus juste prix, sans foudroie-