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ferdinand brunetière

Et voilà donc ce que soutient cette colonne : Un protestantisme large tolérant l’Église, Bossuet et Calvin sur le même plan intellectuel[1] ! Le Bossuet des Variations ! Mais Brunetière est si pion qu’il n’a pas dû lire autre chose que les Oraisons funèbres, le fameux Discours et, peut-être, deux ou trois panégyriques ou sermons. Le reste où il était question de Dieu a dû tellement le raser !

Dans un éclair de raison, de cette raison qui est certainement le privilège du protestantisme, il pousse l’audace de l’intuition et le casse-cou de la transcendance jusqu’à dire qu’« il n’y a qu’une question à résoudre : Jésus-Christ est-il ou n’est-il pas Dieu ? » C’est ici que l’allégresse des catholiques, à commencer par Léon XIII, ne connaît plus de bornes. Un homme s’est rencontré… pour trouver ça ! Il arrive, alors, — l’époque étant inouïe — que cet homme est reçu par le Pape, tellement reçu que l’auguste auteur

  1. La Science et la Religion, page 31.