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Page:Bloy - Sueur de sang.djvu/121

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XI

LA MAISON DU DIABLE


Edgar Poë n’aurait pas été capable d’imaginer une plus sinistre maison. Les gens du pays n’y allaient pas volontiers, même en plein jour, et on regardait généralement comme une chose hardie de passer, le soir, sur la grande route, à l’endroit où commençait l’allée de ténèbres qui y conduisait.

C’était un ancien grabatoire monastique, bâti naguère dans la partie la plus silencieuse de la forêt par des Prémontrés ou des Cisterciens dont l’abbaye n’existait plus depuis deux siècles.

Ce lieu, respecté par l’industrie bûcheronne pendant des générations, était devenu aussi sombre que solitaire et l’antique infirmerie des religieux oubliés n’était plus qu’une ruine méchante, un