Page:Bloy - Sueur de sang.djvu/178

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cent mille de leurs charognes germaniques et que l’absence inouïe d’un grand capitaine français fut seule capable d’émanciper de ce destin.

Il paraît qu’un épais onguent de cafardise était nécessaire aux brûleurs de femmes et aux éventreurs d’agonisants, car ils en usèrent, Dieu le sait.

On connaît les goûts prêchailleurs de l’horrible vieux Guillaume et ses pieuses proclamations de brute féroce, resucées de Gustave-Adolphe et de tous les soudards luthériens de la Guerre de Trente-Ans.

On sait aussi l’humeur dévotieuse de l’aimable Chancelier que son épouse confite exhortait à l’espoir de la vie du ciel, en des lettres soutirées de la Bible de Luther, où elle exprimait le désir le plus charmant de la « destruction de la France ».

Le larbin de plume qui l’accompagna toute la guerre a révélé qu’il lisait assidûment, au milieu de la nuit — entre deux ou trois massacres — les Récréations journalières pour les fidèles chrétiens ou les Textes bibliques de la congrégation fraternelle, etc.

Enfin, l’édification la plus copieuse inondait sans intermittence les huit ou dix peuples allemands domestiqués par le bâton des caporaux extatiques de Berlin.

Ah ! ils en avaient de la besogne, les aumôniers de cette racaille ! Quand le typhus ravageait les quartiers, quand les tueries de Champigny, pour ne citer que celles-là, semblaient décourager les