Page:Bloy - Sueur de sang.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

I

L’ABYSSINIEN


Ceci n’est pas même une anecdote. C’est à peine un souvenir, une sorte d’impression qui fut profonde, mais que vingt années environ d’une vie très chienne ont presque effacée.

J’appartenais en 1870 à un corps franc commandé par un agronome dévotieux, promu général en l’absence des Marceau ou des Bonaparte et que la circonspection de son héroïsme rendit un instant fameux.

Nous éclairions, paraît-il, l’armée de la Loire, les autres armées s’éclairant comme elles pouvaient, et nous fûmes, j’ose le dire, de terribles marcheurs et de formidables lapins devant Dieu.

Au fond, pourtant, la matière est peu risible, et je n’ose promettre une hilarité sans mesure aux