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barbey d’aurevilly espion prussien

tendue qui scandalisait en même temps la racaille plébiscitaire des petits bourgeois de son quartier et l’extrême Droite empanachée des législateurs de la Métaphore, ne dut pas déplaire aux « anges et ministres de la Grâce » dont parle Shakespeare, désignés assurément pour lui conférer, en tant que besoin, le plus ample de tous les pardons.

Les vêtements qu’il porta jusqu’à sa mort étaient façonnés, d’après ses indications précises, selon la mode observée par quelques dandies pendant une certaine minute qui s’écoula, je suppose, entre le troisième duel du capitaine d’Arpentigny et la mort du grand Balzac.

Et voilà tout. Il avait voulu fixer de la sorte, pour lui seul sans doute, l’unique impression d’autrefois qui le consolât de vieillir.

Cette manière d’être et de paraître était, en somme, son refuge, sa muette protestation contre ce qu’il appelait la canaillerie de l’uniforme démocratique, et il fallait être admis en familier dans son humble gîte pour savoir l’extrême simplicité, la bonté d’enfant très bon, l’innocence incomparable de ce vieux lion des pauvres déserts qui savait si bien rugir à la face du mécréant ou de l’étranger.

J’ai dû rappeler son costume légendaire et les sottes facéties de boulevard qu’il excita, parce que telle fut la cause ou l’occasion du tumulte fou