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un brelan d’excommuniés


Et pour récompenser ton zèle en ces devoirs
Si doux qu’ils sont encore d’ineffables délices,
Je te ferai goûter sur terre mes prémices,
La paix du cœur, l’amour d’être pauvre, et mes soirs

Mystiques, quand l’esprit s’ouvre aux calmes espoirs
Et croit boire, suivant ma promesse, au Calice
Éternel, et qu’au ciel pieux la lune glisse,
Et que sonnent les angélus rosés et noirs,

En attendant l’assomption dans ma lumière,
L’éveil sans fin dans ma charité coutumière,
La musique de mes louanges à jamais,

Et l’extase perpétuelle et la science,
Et d’être en moi parmi l’aimable irradiance
De tes souffrances, enfin miennes, que j’aimais !


L’ensemble de la pièce d’où sont tirés ces quatorze vers, la plus longue de Sagesse, donne l’idée d’une partition des cieux tamisée au crible de la voie lactée et adoucie, jusqu’à la plus voilée des euphonies, par le blême capiton des nues.

C’est un poète religieux d’une douceur si singulière qu’on la croirait eucharistique. Ce