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le fou

de mon sang ne soit perdue ! Je suis avare, sois fidèle ; j’ai compté mes gouttes de sang, j’ai compté les rugissements de mon cœur. Je te demanderai compte de tout jusqu’à un atome. Lance à l’instant vers le ciel ce que je laisse tomber sur toi ; les secondes aussi sont comptées. »

Un être capable de vociférer de telles admonitions dépasse évidemment tout formulable critère et ne relève plus que de l’intuition des admirateurs. Tout ici est exceptionnel. On est en présence d’un chrétien que le christianisme n’a pu combler, parce qu’il le juge inaccompli, et qui se désespère de voir les promesses de l’Évangile indéfiniment prorogées. En même temps, il est pénétré jusqu’aux moelles du pressentiment de la très imminente advenue d’un Seigneur qui s’est évadé de nos misères, il y a dix-neuf siècles, en promettant de revenir.

La confrontation des événements actuels avec les prophéties sacrées lui démontre sura-