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un brelan d’excommuniés

à peindre, et, pendant trois sublimes siècles environ, les chrétiens purent se persuader qu’ils avaient enfin courbé devant Jésus-Christ l’antique suppôt des Dieux effrayants.

La renaissance, un beau jour, souffla sur ces illusions. L’Art, quelque temps dompté par l’enfantine ferveur du Moyen-Age, se cabra dans un soubresaut tout-puissant, aussitôt qu’il ne sentit plus le caveçon de cette innocence.

Il n’y avait pas à recommencer en Occident les fredaines sanguinaires de Moloch ou d’Astarté, mais les âmes furent jetées, pour n’en plus sortir, dans les soupiraux brûlants de la forme et de la couleur, et, désormais relaps convaincu, l’ancien compétiteur du Très-Haut afficha partout son antagonisme éternel.

Aujourd’hui l’expérience a suffisamment divulgué cette antinomie et il fallait l’innocence têtue d’Ernest Hello pour espérer la soumission d’un si vieux rebelle. Il serait oi-