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jour prochain la preuve, peuvent se compléter et non pas se contredire. Le système de l’arbitrage obligatoire laissera toujours, malgré tout, un certain nombre de failles, en supposant même son application complète et parfaite, où des possibilités de grève peuvent continuer à se nicher.

Telles sont les très simples observations que je voulais présenter. Je demande à la Chambre la permission d’insister en quelques mots sur l’une d’elles.

M. Paul Reynaud, avec grande raison, à mon avis, a fait remarquer à la Chambre combien il était important, non seulement pour elle, mais pour le pays tout entier, qu’un projet de loi sur l’arbitrage obligatoire se présentât avec le plein accord, le plein concours des organisations ouvrières et qu’il eût pu même être préparé ou rédigé avec leur concours.

C’est, en effet, un phénomène nouveau et un phénomène important. Je m’étais permis de le rappeler, il y a quelques semaines, non pas devant la Chambre, mais devant le Sénat, quand j’ai défendu devant lui certaines dispositions de la loi monétaire.

Il est très vrai que, pendant de longues années, les organisations ouvrières de ce pays ont été résolument opposées au principe de l’arbitrage obligatoire. C’est qu’en effet la tactique des organisations ouvrières évolue et varie avec leur développement et avec leur croissance.

Il est très vrai que, comme beaucoup d’autres forces dans ce monde, les organisations ouvrières n’ont pu se développer et grandir que dans la lutte. C’est un fait, un fait historique. C’est vrai pour d’autres forces sociales et c’est vrai pour d’autres forces politiques. Elles ont, pendant de longues années, écarté l’arbitrage obligatoire, parce qu’elles ne pouvaient grandir et se développer que dans la lutte sociale. Et cette lutte sociale, elles