Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/108

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Oui, aujourd’hui, les organisations ouvrières se sentent assez fortes dans ce pays pour avoir conscience de leurs devoirs et de leurs responsabilités vis-à-vis de l’ensemble de la vie nationale, et leur adhésion, leur collaboration à un texte de loi comme celui-ci en est un signe et même une preuve.

Elles ne se sont pas contentées de collaborer au dispositif de cette sorte de compromis qui est devenu le projet de loi. Avez-vous lu le préambule et la conclusion de ce compromis qui est annexé au projet de loi imprimé ? Sur les termes de ce préambule et de ce compromis, les représentants des organisations ouvrières étaient tombés d’accord avec ceux des organisations patronales. Cela prouve qu’aujourd’hui, la Confédération Générale du Travail, est, sans conteste, l’organisation syndicale la plus puissante et la plus représentative du pays.

Nous n’avons pas du tout l’intention de dénier aux autres le droit à l’existence. Personne ne nie que les autres organisations syndicales aient droit à l’existence. Ce qui a été signalé — et avec grande raison, selon moi — par M. Paulin, c’est la tendance de certains patrons ou de certains groupements patronaux à créer de nouveaux groupements syndicaux pour contrecarrer et contrebattre les organisations confédérées. Il a dénoncé cette tendance comme un fait social grave et qui peut, pour ce pays, entraîner des conséquences redoutables. En cela il avait raison.

J’achève mes explications et je veux seulement compléter, sur ce point, en quelques mots, l’expression de ma pensée.

Oui, c’est une grande chose que, dans ce pays, les organisations ouvrières, celles qui représentent aujourd’hui des millions et des millions d’hommes qui travaillent, acceptent leur pleine responsabilité dans une loi qui tend à substituer à la guerre so-