Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/134

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délivrer ce corps de toutes les bandelettes qui l’enserrent comme une momie desséchée, si nous arrivons à rendre leur activité et leur intensité aux échanges, si nous arrivons à faire cesser cet esprit d’autarchie, cet esprit d’antagonisme en matière douanière, monétaire, qui aujourd’hui paralyse les relations entre les états d’Europe, entre l’Europe et les autres continents.

Je sais qu’à tout cela il y a des conditions, et que ces conditions sont difficiles à réaliser. Il faut d’abord que l’Europe elle-même s’organise. Il faut qu’elle soit délivrée de l’obsession de la guerre possible. Il faut que la communauté internationale, à laquelle par malheur vous n’appartenez pas, reprenne sa force, son unité, sa cohérence. Il faut surtout que non seulement sur le plan politique, mais sur le plan économique, la solidarité européenne et la solidarité universelle soient recréées.

Nous y travaillerons de toutes nos forces, de tout notre pouvoir. Le secrétaire d’État, M. Hull, a lancé tout récemment des appels auxquels nous avons été profondément sensibles.

Peut-être n’a-t-on pas été assez attentifs, en dehors de France, au plan déposé à Genève par le gouvernement français actuel et qui contenait en même temps qu’un appel ardent et précis pour l’organisation collective et l’assistance mutuelle qui en est le complément nécessaire, un appel à la réorganisation économique et monétaire de l’Europe.

Ces précisions étaient importantes. Peut-être cette initiative sera-t-elle reprise par d’autres, mais je voudrais vous la rappeler, pour que le cas échéant vous n’oubliez pas que c’est de nous, que c’est de chez nous qu’elle était venue.

Cela suppose une organisation et cela suppose aussi, bien entendu, qu’en toutes matières, sur tous les terrains, le respect des contrats internationaux, des engagements internationaux, des signatures internationales, sera préservé ou rétabli.