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Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/175

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général des problèmes européens. Mais les fabrications de guerre occupent aujourd’hui une telle place dans la production des nations industrielles qu’il serait probablement impossible d’en décréter l’arrêt pur et simple sans s’exposer au danger de graves crises intérieures. Peut-être n’est-il plus possible d’envisager une convention politique internationale de désarmement qui n’ait pour complément ou pour corollaire une convention économique internationale aménageant des débouchés de remplacement pour les entreprises et pour la main-d’œuvre. Ainsi se poseraient tout naturellement les questions d’équipement et de grands travaux européens, coloniaux, internationaux, c’est-à-dire de coopération matérielle et technique, les questions de crédit, c’est-à-dire de coopération financière. Je rejoins ici certaines inspirations du plan qu’avait dressé, au début de la crise, le Bureau International du Travail, en accord avec les organisations syndicales, et je reviens aussi aux idées que, mes amis et moi, nous avions suggérées, au lendemain de la guerre, pour la solution du problème des Réparations.

Liaison intime du problème franco-allemand avec l’ensemble du problème européen, connexion nécessaire de la coopération économique avec le règlement politique et l’organisation de la paix, telles sont donc mes conclusions. Je sais qu’elles sont banales, mais je vous avais prévenus contre la déception. Ce que j’ai à peine besoin d’ajouter, c’est que le Gouvernement de la République est prêt aujourd’hui, sera prêt demain, à manifester par des actes son ardente volonté de rendre à l’Europe et au monde, ce qui est la sécurité vraie, c’est-à-dire le sentiment intime et profond que le monde est redevenu paisible, qu’une angoisse ne pèse plus sur lui, qu’il a retrouvé la tranquillité de son travail et de son sommeil.

Dans ce discours tout récent que j’ai cité déjà à