Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/195

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qu’un seul Gouvernement. Les principes de ce qu’on pourrait appeler le droit démocratique coïncident à cet égard avec les règles incontestées du droit international.

Je reconnais que l’intérêt direct de la France comporte et appelle la présence sur le sol espagnol d’un gouvernement ami et d’un gouvernement indépendant d’autres influences européennes. Je conviens sans hésiter que l’installation en Espagne d’une dictature militaire liée par des liens trop étroits de reconnaissance vis-à-vis de l’Allemagne et de l’Italie ne représenterait pas seulement une atteinte à la cause internationale de la démocratie, mais une inquiétude — je ne veux pas dire plus — pour la sécurité française et, par conséquent, une menace pour la paix.

Je suis d’accord là-dessus avec la démonstration qu’a apportée à la tribune M. Gabriel Péri. Je déplore même qu’une vérité si claire n’ait pas été perçue, dès le premier instant, par la totalité de l’opinion française et de l’opinion internationale et qu’elle ait été obscurcie par des passions ou par des ressentiments de parti.

J’ajoute — et je pense que dans cette Chambre personne ne me fera l’injure de s’en étonner — que je n’entends pas, un seul instant, renier l’amitié personnelle qui me lie aux socialistes et à beaucoup de républicains espagnols et qui continue à m’attacher à eux, malgré la déception amère qu’ils éprouvent et qu’ils expriment aujourd’hui à mon égard.

Je sais tout cela. Je sens tout cela.

Et, pour aller jusqu’au bout de cette espèce de confession publique, j’ajouterai que, après le 8 août, un certain nombre de nos espérances et de nos prévisions ont été, en effet, trompées ; que nous tous, nous espérions une signature plus prompte du pacte de non-immixtion, déjà exécuté par nous d’avance ; que nous escomptions une