Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/213

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gique et naturel, je crois que l’on peut, dès à présent, la juger sur ses conséquences.

Elle a raréfié et atténué les risques de guerre en Europe.

Elle a permis à l’Europe de mieux comprendre et de juger plus équitablement l’action de la France.

Elle a créé, entre les grandes démocraties et les puissances pacifiques du monde, de nouvelles possibilités d’action commune.

À l’intérieur même de notre pays, elle a contribué à reformer une cohésion nationale et elle l’a reformée sur le plan le plus élevé, par un resserrement de toutes les catégories sociales et de tous les partis, autour des grands intérêts nationaux que nous ne séparons pas des intérêts généraux de l’Europe et de l’intérêt suprême de la paix.

Cette unanimité de l’opinion française, on a pu l’éprouver, il y a quelques jours, quand celle-ci a pu redouter qu’une atteinte fût portée à des droits que nous considérons tous comme essentiels à la sécurité de notre pays.

Nous nous félicitons, messieurs, et nous nous félicitons hautement que cette émotion ait été dissipée par des déclarations dont nous savons tout le prix ; mais, par elle-même, elle était un signe sur le sens duquel personne, je crois, ne s’est mépris.

Nous souhaitons ardemment que cette unanimité se retrouve aujourd’hui parmi vous et que le Parlement tout entier accorde son concours au Gouvernement qui se présente à vous comme le Gouvernement de la France, pour une mesure de prudence, de sagesse et de paix.