Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/244

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manque peut-être d’autorité, je sais bien que je ne suis pas un homme faible, que je ne suis pas un homme qui manque de courage.

Je n’ai pas manqué de courage quand, dans ce pays, les institutions de la République furent menacées ; je n’ai pas manqué non plus de courage au 6 février. Je ne manquerai pas demain de courage, à la tête du Gouvernement, si de nouvelles tentatives factieuses devaient menacer les institutions républicaines. Je me réjouis de ce que, sur vos bancs, on en écarte jusqu’à la possibilité ; comme chef du Gouvernement, je ne pourrais peut-être pas être aussi optimiste.

Peut-être n’ai-je pas manqué de courage dans toutes les circonstances récentes et peut-être, en fin de compte, faut-il aussi au Gouvernement un certain courage pour venir devant vous avec le projet de loi dont vous êtes saisis, car le problème de la dévaluation, ce n’est pas d’aujourd’hui, ce n’est pas depuis trois mois qu’il se pose. Peut-être, jusqu’à présent, le souci des gouvernements a-t-il été de l’éluder et de le transmettre à leurs successeurs plutôt que de l’aborder et de le traiter eux-mêmes.

Messieurs, un honorable sénateur, Monsieur le comte de Blois, je crois, m’a parlé tout à l’heure des occupations d’usines. Je suis prêt à aborder ce sujet devant le Sénat, comme tous les autres.

Messieurs, je suis un socialiste, vous le savez ; je l’ai dit un jour et je ne crains pas du tout de le répéter ici, je ne suis même pas un homme politique qui a fait du socialisme, je suis un socialiste que son parti a chargé de faire de la politique. Mais, à la tête du Gouvernement, je ne représente pas le socialisme, je ne suis pas le chef d’un Gouvernement socialiste.

Le programme que je me suis chargé et que j’ai