Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/272

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Aucun démenti, aucune preuve, ne put arrêter la campagne de calomnies déchaînée contre Roger Salengro. Le 13 novembre, M. Becquart porta la question à la tribune de la Chambre. Léon Blum répondit par un exposé complet et minutieux, ne laissant place à aucune obscurité :

Messieurs, c’est à moi que M. Becquart a adressé son interpellation. Je n’ai pas besoin de dire à la Chambre dans quelle intention d’esprit j’aborde un tel débat.

Je n’ai pas à lui apporter une affirmation, une démonstration, et cela, parce que la preuve est faite, parce qu’il existe une pièce qui fait foi, ou qui doit faire foi pour vous, messieurs, et pour tous les esprits honnêtes, je veux dire le procès-verbal établi par MM. Maurice de Barral et Henri Pichot, en présence et sous le contrôle du général Gamelin, Chef d’État-major général de l’armée.

La force probante de ce document est telle que je ne prétends pas y ajouter ici quoi que ce soit ; je me bornerai, si je peux dire, à en animer les conclusions et, peut-être, à le compléter par quelques détails précis qui seront tous, sans exception, empruntés au dossier.