Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/289

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« Il résulte de l’examen des documents présentés :

« 1o Qu’aucun jugement visant le soldat Salengro n’a été rendu entre le 7 octobre 1915, date de la disparition de l’accusé, et le 20 janvier 1916, date à laquelle il a été jugé par le conseil de guerre de la 51e division ;

« 2o Que le soldat Salengro a été acquitté par le jugement rendu par contumace par le conseil de guerre de la 51e division le 20 janvier 1916, lequel a un caractère définitif. »

Est-ce que cela va être fini, cette fois ? Eh bien ! non, malgré la publication de cette sentence, ce n’est pas fini.

Hier encore, la même feuille lançait une nouvelle variante du mythe. Elle parlait d’un dossier, le dossier du prisonnier, qui aurait disparu, dans des conditions suspectes, des archives du quai de la Rapée, le 30 octobre dernier. On déclare que ce dossier contenait contre Salengro des charges extraordinaires et qu’on a voulu le soustraire à toute recherche, à tout examen.

En effet — dans tout mensonge, dans toute calomnie, il y a une petite trace de vérité — ce dossier a bien été retiré, le 30 octobre, des archives du quai de la Rapée. Savez-vous par qui et comment ? Je vais le dire à M. Becquart. Dans son ardent désir de voir la lumière inonder tous les esprits, toutes les consciences, il ne pourra que s’en réjouir. Il en est sorti tout simplement sur la demande de la commission de Barral-Pichot et du général Gamelin.

C’est le général Gamelin qui a fait retirer ces pièces, parce que la commission, ne voulant omettre aucun élément d’information, a pris la précaution, à tout hasard, de demander la communication de ces pièces, qu’elle a restituées aussitôt, parce qu’elle n’y a rien trouvé qui fût de nature à l’intéresser.

Cela est constaté non seulement par le procès-