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Malgré le vote massif qui termina le débat devant la Chambre, Roger Salengro, à bout de forces, mourut dans les circonstances tragiques que l’on connaît. Lille lui fit, le 22 novembre, de grandioses obsèques et Léon Blum lui adressa un dernier adieu :

Chers citoyens, chers amis,

Vous avez désiré que je parle seul, au nom de tous ceux qui pleurent avec vous Roger Salengro.

Au nom du Gouvernement de la République, dont il était membre,

Au nom de ses collègues de la Chambre des Députés,

Au nom de ses camarades du Parti Socialiste, du groupe parlementaire, de la Fédération du Nord, de la section lilloise,

Au nom de la municipalité de Lille, dont il était le chef,

Et aussi, n’est-ce pas, au nom des millions d’hommes qui, dans le pays entier, tournent en ce moment les yeux vers vous et dont le cœur bat avec le nôtre.

Beaucoup sont venus ici, de tous les coins de la France. En ce moment même à Paris, un immense cortège se forme sur le trajet déjà légendaire — de la Bastille à la Nation — pour prolonger celui qui va se dérouler ici tout à l’heure. Chers amis, la France entière souffre avec vous de votre peine et mène avec vous votre deuil.