Aller au contenu

Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

hommes de la totalité des richesses que porte ou que produit l’univers ?

Le régime capitaliste est incapable d’accorder entre elles, et par conséquent de remplir, les fonctions nécessaires de toute la société humaine. Il est incapable de répartir entre les consommateurs la quantité toujours croissante de richesses que les progrès continus de la technique permettent de créer. Il est incapable de distribuer entre les travailleurs la quantité toujours décroissante de main-d’œuvre humaine que la production exige. Du progrès humain, qui devrait être une cause de bien-être et de joie, il fait une cause d’iniquité et de souffrance. Entre ses mains, la science, honneur de notre race, n’engendre plus que le gaspillage, l’avilissement, la destruction et la misère.

Un régime qui offense la raison, la moralité, qui contiendrait — je le dis pour les croyants — un outrage à la providence divine, ne saurait se survivre indéfiniment. Le socialisme lui, se refuse à mutiler les dons de la nature et les apports de l’intelligence. Il ne dira jamais : « La terre est trop abondante ; l’esprit de l’homme est trop fécond ». Il n’acceptera jamais cette alternative barbare et sacrilège entre la nature et l’homme, entre la science et la vie. Il veut faire de la machine une servante, non une ennemie. Son objet est d’accroître sans cesse le rendement de l’appareil productif, de réduire sans cesse l’apport de travail humain qu’il emploie, de répartir selon les services et selon les besoins une quantité sans cesse accrue de richesses, d’augmenter sans cesse et le bien-être et le loisir. Sa devise est : étaler sur l’humanité entière les bienfaits collectifs de la nature et du progrès.

Je ne décris pas une terre d’Utopie, un paradis de rêve. Je décris une société dont tous les éléments existent, sont rassemblés sous vos mains et qu’il suffirait de votre volonté pour réaliser. Ai-je