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Léon Blum parla devant un auditoire de militants radicaux le dimanche suivant, le 18 octobre, à Orléans. À la veille du Congrès de Biarritz, certains voulaient croire à une incompatibilité entre les deux ailes extrêmes du Rassemblement Populaire. Le banquet offert par la Fédération Radicale-Socialiste du Loiret donna l’occasion à Léon Blum d’aborder ouvertement ce problème :

Me pardonnerez-vous de répéter un mot trop célèbre ? Ce qui m’étonne le plus dans cette cérémonie si puissante, et vraiment si grande, c’est de m’y voir.

Certes, j’ai porté la parole, il y a une douzaine d’années, dans un certain nombre de réunions de Cartel ; depuis une quinzaine de mois, dans beaucoup de réunions de Front Populaire. Mais, quand j’arrivais dans une ville c’était sur l’appel de notre Fédération socialiste, et comme son hôte. Aujourd’hui mes camarades de la Fédération socialiste du Loiret et de la section socialiste d’Orléans sont présents. Cependant je suis l’hôte de la Fédération radicale et radicale-socialiste. J’ai été appelé ici par mon ami Jean Zay, un des représentants du Parti Radical dans le Gouvernement que je préside. À cette table sont assis la plupart de mes collègues radicaux. Je prends la parole à leurs côtés, après eux, encore ému des discours qu’ils viennent de prononcer et qui, je peux leur en donner l’assurance, retentiront longuement en moi. De là cette impression de surprise, ou plutôt de nouveauté… De là aussi ma joie et ma gratitude,