Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/338

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ne comprît qu’imparfaitement. Elle s’est rendu compte, avec la plus fine exactitude, de ce qu’était un Gouvernement comme le nôtre, de ce qu’il peut réaliser, de ce qu’il peut vouloir. Elle a clairement mesuré les limites de notre volonté et de notre puissance.

Les adversaires de notre pays à l’intérieur et à l’extérieur s’acharnent à le dépeindre sous les plus sombres ou les plus violentes couleurs ; ils le montrent en proie à des secousses convulsives, menacé par le désordre et le chaos. En réalité j’observe dans la masse du pays une profonde sagesse, une prudente et savante clairvoyance et hier, avant de gagner cette ville en fête, j’ai traversé un pays en paix.

Mais, sans doute, attendiez-vous de moi, plutôt que ces considérations rétrospectives sur l’action passée, quelques informations inédites et sensationnelles sur l’action de demain. La date de rentrée du Parlement sera fixée après-demain mardi par le Conseil des ministres. Selon mon sentiment personnel, cette date sera très prochaine.

Les conseils généraux, vous vous en souvenez, sont convoqués pour le 16 novembre, et notre intention est de soumettre au Parlement, avant qu’ils ne se réunissent, un certain nombre de mesures qui rendront moins difficile l’établissement des budgets locaux.

Déjà, en vertu d’une autorisation qui nous était donnée par la loi monétaire, nous avons négocié avec le Crédit Foncier une convention permettant aux départements et aux communes de convertir et d’abaisser à un taux modique tous les emprunts contractés par eux auprès de cet établissement.

Une convention semblable est en voie de négociation avec la Caisse des Dépôts et Consignations. Un crédit de trois milliards ouvert au Crédit Fon-