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soumettrons au Parlement des réformes telles que le fonds national de chômage, l’assurance contre les calamités agricoles, la retraite des vieux travailleurs — énumération qui n’a rien de limitatif, croyez-le bien.

Notre ambition serait de pouvoir répéter un jour ce que disait M. Roosevelt, en termes d’une admirable noblesse, au départ de son second mandat présidentiel :

« Il y a un siècle et demi, un gouvernement fut établi dont la mission était de développer le bien-être général et d’assurer la liberté du peuple. Aujourd’hui, nous faisons appel au même pouvoir gouvernemental pour obtenir le même objectif… Les tâches que nous avons accomplies ont, en fait, exigé la participation active de la démocratie… Nous avons rendu l’exercice du pouvoir plus démocratique parce que nous avons réduit les puissances autocratiques privées à leur rôle, et que nous les avons placées sous le contrôle nécessaire du gouvernement du peuple… Nous sommes tenus, non seulement de suivre un chemin tracé selon de nouvelles méthodes de législation sociale, mais de construire, sur de vieilles fondations, un édifice plus durable à l’usage des générations futures… »

Je ne me dissimule pas à moi-même, et je n’ai jamais dissimulé à l’opinion, les difficultés que nous avons encore à vaincre.

L’économie française doit digérer et assimiler tout un ensemble de mesures importantes, tombant presque simultanément sur elle, et dont, dans des temps plus propices et plus calmes, nous aurions pu graduer plus longuement et plus lentement l’effet. La correspondance entre les cours intérieurs et les salaires, dont dépendent la préservation et l’accroissement de la capacité générale de consom-