Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/66

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Et maintenant, permettez-moi une dernière observation sur un sujet qui a été traité à la tribune par plusieurs orateurs.

En effet, un problème nouveau — tout est nouveau — va se poser pour le Parti Socialiste. C’est le problème de ses rapports de parti avec le gouvernement que ses délégués seront appelés à constituer et à diriger.

J’ai dit hier matin à mes camarades de la Chambre des Députés, en présidant la séance où nous avions la joie de recevoir nos 75 nouveaux élus, et où nous avions en même temps la tristesse de constater l’absence de quelques camarades tendrement aimés de nous, je leur ai dit que, sur ce point comme sur tous les autres, nous aurions à résoudre par l’action ces contradictions qui sont la loi de toute action humaine.

Nous aurons à être hardis et à être sages. Nous aurons à accomplir une œuvre de longue haleine et à produire aussitôt sur la vie nationale des résultats tangibles, saisissants, substantiels, significatifs. Nous aurons à trouver les modes d’une action gouvernementale rapide, tout en maintenant dans leur plénitude les droits de la souveraineté nationale.

Nous aurons à résoudre toutes ces contradictions dans nos rapports de gouvernement et de parti et nous aurons à en résoudre une de plus.

En effet, il faut avant tout que le Parti ne s’imagine pas une seule minute que sa vie va désormais être concentrée et absorbée dans la vie et dans l’action gouvernementale. Le Parti, obéissant aux règles qu’il s’est posées à lui-même, accepte un mandat, charge des camarades de l’exécuter, mais lui, Parti, continue. Il continue tel qu’il est, avec sa vie propre, avec sa fonction propre et rien de tout cela ne doit être affaibli, bien au contraire. Je