1506, Calandra écrivait à Isabelle pour lui annoncer que Mantegna lui avait cédé la Faustine.
Le 13 septembre 1506, Mantegna mourait à Mantoue dans sa maison de la via Unicorno. Son fils François, exilé, rentra à Mantoue. Louis annonça la mort de son père au marquis de Mantoue, et sa lettre nous apprend que dans son atelier Mantegna laissait, outre le Triomphe de Cornelius Scipion et le Dieu Cornus,un Saint Sébastien, celui qui fait partie actuellement de la collection du baron Franchetti, Les lamentations sur le Christ ou Christ en raccourci. Ce « Cristo in scurto » qui passa de l’atelier de Mantegna dans le palais du cardinal Sigismond de Gonzague, puis dans le palais du cardinal Mazarin, à Rome, est maintenant à Milan, au musée Bréra. Du fait que cette œuvre ait été trouvée dans l'atelier de Mantegna, il ne faudrait pas conclure qu’elle soit de sa dernière période. Bien que Morelli la date de 1506, Crowe et Cavalcaselle ainsi que M. Lafenestre la considèrent comme une œuvre de jeunesse. Mantegna a voulu montrer tout ce qu’il savait des problèmes du raccourci en faisant tenir dans un petit espace compris entre les talons et la tête un homme de forte stature humaine. Le corps du Christ est étendu de biais, raide, la plante des pieds en avant, au premier plan en raccourci, la tête exhaussée de manière à pouvoir être vue de tous les côtés où l’on se place. A gauche apparaissent les trois profils de visages qui pleurent et dont les muscles contrastent avec la masse cadavérique. Le torse est nu, recouvert d’une draperie à la partie infé-
