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Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/110

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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

— Nous reviendrons demain pour voir l’ameublement, dit Gilbert après avoir ouvert quelques tiroirs et passé le doigt sur la poussière d’une table. La nuit est tombée.

— Oui, nous reviendrons demain matin, dit Jacques en regardant encore un filet de lumière à quelque vingt pas plus loin.

Ils refermèrent les fenêtres et sortirent.

Chemin faisant Gilbert songeait à la tranquillité du lieu qu’il venait de visiter et où bientôt il pourrait dormir en paix sans que « La petite Tonkinoise » vienne troubler son sommeil. Déjà Jacques imaginait des heures de ravissement passées à sa fenêtre quand Marie-Anna apparaîtrait à la sienne. Et qui sait ?… si elle consentait enfin à l’aimer et à se laisser aimer, qui sait si elle ne se montrerait pas plus souvent pour le voir et être vue de lui, pour échanger d’une fenêtre à l’autre, ces mystérieuses correspondances qui sont faites de sourires, d’œillades tendres, de baisers envoyés du bout des doigts ?…

Jacques goûtait déjà la douceur de ces illusions et son infatigable imagination toujours portée à l’espérance lui montrait l’avenir sous les plus réjouissantes couleurs.