stupéfaction l’amoureux pâle et défait, n’osant croire à ce qu’il venait d’entendre.
— Comment, Jacques ; tu désobéirais à ton père ? fit-il. C’est grave, ce que tu dis-là ! Tu as perdu la raison ! Tu es fou, fou à lier, mon pauvre ami ! Penses-tu aux conséquences d’une pareille équipée ? Ta sœur se marie, ton père t’en prévient et t’appelle, tu n’as qu’un voyage de dix jours à faire et… tu restes !? Oh, Jacques ; j’ai trop d’amitié pour toi, je sais trop ce que nous devons à tes parents pour te laisser faire une pareille folie ! Tu me suivras, je t’en réponds !
L’orgueil de Villodin se révolta devant une hostilité si franche.
— Que veux-tu faire ? fit-il menaçant.
— Tu le sauras quand j’aurai bouclé tes valises.
Jacques comprit et sa colère grandit encore. Il fit un pas, prêt aux violences.
— Gilbert ! Je te défends de parler de cette dépêche à Marie-Anna ! gronda-t-il sourdement en lui secouant le bras. Entends-tu ? je te le défends !
Gilbert plus calme à mesure que Villodin